Il y a sept ans, Alexandre fait deux tentatives de suicide, à quelques semaines d’intervalle. Sauvé par un parfait inconnu, le jeune homme a ensuite été hospitalisé dans un institut psychiatrique. Aujourd’hui âgé de 33 ans et résidant à Lille, il a repris le goût à la vie et a un message fort à faire passer aux personnes qui traversent cette sombre période. Il en témoigne.
Alexandre fait sa première tentative de suicide à 25 ans. En cause, la solitude, l’abandon, les problèmes personnels avec ses amis et sa famille. Petit à petit, le jeune homme se ferme et perd alors goût de la vie. « Une écharpe, une poutre… Et voilà que j’étais suspendu à quelques centimètres du sol. Heureusement, le nœud n’a pas tenu ! C’est la première fois que je parle de cet épisode. Et pourtant, il y a eu des signes avant-coureurs de mon mal-être. J’étais déjà habitué à scarifier mon corps avec un rasoir. À mes yeux, la douleur mentale était tellement insupportable que la douleur physique était une échappatoire. », confie-t-il.
Deuxième tentative
Quelques semaines plus tard, l’épisode se répète, mais, cette fois-ci, il est suivi d’une hospitalisation et d’un séjour dans un établissement psychiatrique.
« J’étais chômeur, mon copain de l’époque venait de me quitter, mes amis m’avaient tourné le dos, les liens familiaux étaient tendus et je ne m’alimentais plus. Je n’avais plus goût en rien. Alors, une après-midi, en sortant de la salle de sport, je suis passé par-dessus la barrière d’un pont et je m’apprêtais à sauter. Un homme qui passait en voiture s’est arrêté, m’a attrapé et m’a retenu. Je me rappelle avoir énormément pleuré. Puis, les pompiers sont arrivés. Je n’ai aucun souvenir de ce qui s’est passé après, je me suis réveillé aux urgences de l’hôpital. Un jour plus tard, j’étais en institut psychiatrique où je suis resté 10 jours. »
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Après ça, Alexandre commence à suivre un traitement qui lui permet de reprendre goût à la vie. Sa famille et ses amis jouent également leurs rôles importants, étant tous à ses côtes, le soutenant dans cette épreuve. Le jeune homme devient ainsi plus proche de certains membres de son entourage et recommence à sortir avec ses potes. « Je me suis aussi consacré aussi à la danse parce que j’aimais beaucoup danser à l’époque. J’ai essayé de trouver de diverses occupations pour ne pas penser à ça. Après, j’ai également eu un suivi psychologique à la sortie de l’hôpital qui m’a aidé. Pendant cette période, je me suis beaucoup approché de ma sœur avec laquelle j’avais eu une relation tendue à l’époque. Mon frère et mon père ont toujours présents pour moi. »
Grâce à tout cela, Alexandre arrive à revivre et commence à suivre une formation. Aujourd’hui, il travaille comme éducateur dans un foyer d’enfance, passant ainsi d’aidé à aidant.
Il partage son histoire
Il faut sept ans à ce jeune homme pour en parler ouvertement. Aujourd’hui, il accepte cette partie de son histoire et il croit qu’elle peut servir aux autres personnes en difficulté. « En parler, ça fait partie de la guérison et cela me libère aussi. J’avance tout doucement, je vois un psychologue et je me dis que ce serait bien de partager mon histoire avec ceux qui se trouvent dans la même situation. »
Ayant passé lui-même deux fois par une telle épreuve, Alexandre a un conseil aux personnes concernées : parler avec quelqu’un, quoi qu’il en coûte. « Parfois on a l’impression d’être complètement seuls, mais il y a toujours des gens atour de nous. Il faut juste essayer de s’accrocher aux petits plaisirs de la vie, et aux personnes qui sont autour de nous. Je sais que c’est difficile et qu’on ne veut pas embêter les gens avec nos sombres idées, mais ne vaut-il mieux pas embêter quelqu’un plutôt que de disparaître de la vie des gens qui nous entourent ? » Enfin, aux familles et aux amis de ces personnes, il demande dene pas banaliser le sujet. « Il faut ouvrir ses yeux, parce que le suicide n’est pas quelque chose d’anodin. C’est sérieux et les gens ont besoin d’une vraie aide pour ne pas sombrer ».
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Il y a 7 fois plus de suicides chez les jeunes gays et 2,5 fois plus chez les jeunes lesbiennes ou bisexuelles que chez les jeunes hétéros ! La nouvelle association Stop Suicide Jeunes LGBT s’empare donc du délicat et alarmant problème du suicide chez les jeunes LGBT.
Site : www.stop-suicide.fr
Instagram : @stopsuicidejeunes
Twitter : Stop Suicide Jeunes (@JeunesStop)
Facebook : Stopsuicide
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