Propulsé en mars 1990 dans la petite lucarne, Olivier Minne a sans doute été l’un des derniers « speakerins » de la télévision. Aujourd’hui il rend hommage aux speakerines de la grande époque, à ces femmes, loin d’être de simples potiches, qui ont fait du poste le rendez-vous incontournable des familles. Il dresse leurs portraits dans Speakerines : Une histoire de femmes à la télévision, de Catherine Langeais à Denise Fabre, en passant évidemment par Jacqueline Joubert, sa maman de télé ! Il revient avec Mathieu Wilhelm sur sa carrière, ses doutes, et ses aspirations…
Olivier, vous nous racontez les speakerines, et le décorum qu’elles savaient installer. On a la nette impression que le téléspectateur était davantage respecté à l’époque ! Non ?
C’est la relation qui était différente ! Il faut se rendre compte que dans ce temps-là, il y avait souvent un seul poste de télévision pour plusieurs habitations ! C’était le règne des « télé-clubs ». On regardait la télé comme on allait au cinéma. Et on y allait en s’habillant…
Et vous, vous vous mettez sur votre 31 pour nous recevoir… Costume trois pièces sur France 2 ! Respect ou coquetterie ?
Non, ce n’est pas une coquetterie… Dans la vie, ça se voit, je suis plutôt casual en termes de fringues, en revanche la télé impose un style. Mais ça dépend des programmes.
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Il y a un moment où j’ai présenté Fort Boyard en débardeur, je vous garantis que ça a fait polémique, et que ça a été dur à faire accepter… Mais oui, évidemment, il y a une vigilance essentielle de la part de l’animateur.
Le regard des autres, c’est important pour vous ?
Ça ne l’est plus… Mais ça l’a été, avec tout ce que ça porte comme entraves vis-à-vis de soi. Non, non, je vous jure, il y a quand même du bon à vieillir ! (Rires)
Vous savez lâcher prise ?
J’ai appris avec le temps.
Est-ce que je me trompe si je vous dis qu’aujourd’hui, les hommes à la télé, ont tendance à se féminiser ?
Alors ça c’est fort possible ! Les hommes expriment davantage une forme de féminité dans leur façon d’être et de parler. Et je trouve ça plutôt pas mal, surtout dans la position d’intervieweur.
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Cela permet à son interlocuteur de se sentir en confiance, d’éviter le rapport de force, et de montrer de la douceur, ce à quoi, selon moi, la télé doit aspirer.
Vous êtes un séducteur ?
Je ne me suis jamais défini comme tel…
Quand vous regardez le tréfonds de l’objectif de la caméra, vous regardez qui ?
Toujours quelqu’un que j’aime. C’est ce que Jacqueline Joubert m’a appris. Et chaque personne qui regarde l’écran dans son salon doit se sentir concernée par les paroles que je lui adresse. Chacune de ces personnes doit se sentir aimée.
Vous dites justement continuer à suivre les conseils de Jacqueline Joubert. Alors s’il y en avait un seul à transmettre, ce serait lequel ?
Elle m’a toujours dit : « Fais bien attention, la télé est un miroir aux alouettes. »… Et j’ai été suffisamment viré dans ma carrière pour toujours m’en rappeler ! (Rires)
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Plus d’infos :
« Speakerines: Une histoire de femmes à la télévision », d’Olivier Minne est disponible en format poche, aux Éditions du Rocher.
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